Notre proposition prend place sur le site de la cité de la gare, dont nous repérons deux qualités essentielles :
– l’une géographique : dans la pente, depuis le centre bourg vers la gare, c’est une vaste étendue de verdure d’un demi hectare quasiment plate qui s’ouvre, même si on ne la voit pas directement, vers l’étendue de la Garonne, à la charnière entre zone habitée et zone portuaire.
– l’autre historique : puisque espace construit, partiellement démoli, par des baraquements datant de la première guerre mondiale. Basses et allongées, ces constructions sont posées en série sur un mur de soutènement scandé de petits escaliers. Les chemins intérieurs et les courettes privatives sont envahis de végétation : il se dégage de ce lieu un charme suranné que l’on a envie de retrouver dans la nouvelle proposition.
Nous choisissons d’intervenir sans nostalgie. Les baraquements aujourd’hui sont dans un tel état de vétusté qu’il paraît déraisonnable de vouloir les conserver. Notre proposition va s’attacher à réinterpréter le genus loci, en l’adaptant à une production de logements qualitatifs et qui correspond à notre mode de vie contemporain.
Ce que nous proposons reprend donc des situations existantes constitutives de l’esprit du lieu : les constructions basses, les accès depuis la rue Joliot Curie, les jardinets privatifs, les venelles plantées, et en écarte certaines dont la trame rigide d’implantation des baraquements et la mono-orientation.
Nous avons souhaité de la qualité dans les logements : plus ouverts, aux multiples orientations, évolutifs ; de l’imbrication, de la diversité et de l’intimité dans les espaces publics et privés ; de la fonctionnalité pour l’ensemble.
37 maisons individuelles – Bassens est un bourg en grande partie constitué de maisons individuelles, notre proposition obtient une densité d’environ 70 logements / hectare ce qui nous parait ici être un bon ratio. Cela nous permet également d’obtenir certaines qualités et d’en faire bénéficier l’ensemble des habitations :
– trois typologies T2, T4, T5 soit S, M, L
– l’intimité accrue de la maison par rapport à un appartement
– la pièce à vivre en rez-de-chaussée
– le jardinet privatif
– la possibilité de faire des travaux d’agrandissement chez soi sans perturber le voisin
Pièce à vivre généreuse et jardinet – Tous les logements bénéficient d’une pièce à vivre la plus généreuse possible, de 27m2 pour un T2 à 32m2 pour le T4 et le T5. Celle-ci est largement ouverte sur l’extérieur par un châssis coulissant en aluminium (comme l’ensemble des châssis) de 10 à 16m2. Elle est prolongée par un jardinet privatif (agrémenté d’un abri de jardin) de 15m2 pour les plus petit à 32m2 pour les grandes typologies.
Le grenier – Qui n’a pas rêvé un jour dans un grenier ? Le grenier cristallise, depuis la nuit des temps, un monde de souvenirs et d’enfance. Mais c’est aussi l’espace disponible qui contient les projets de chacun. On prévoit un jour d’abattre la cloison ou de découper le plafond derrière lesquels il est caché. Cela peut se faire petit à petit, en fonction de ses moyens et de ses dimanches disponibles. On y met d’abord ses vielles malles, ensuite les enfants vont y jouer et on rajoute une fenêtre, cela devient encore plus tard une suite parentale avec une fenêtre plus grande et une plus petite, pour la salle de bains attenante.
C’est pour cela que nous proposons un système de genier pour la majorité des maisons. C’est un espace en plus, non chauffé, non isolé, qui comporte un solivage bois et des attentes de réseaux électrique et de plomberie, mais qui fait partie intégrante de l’enveloppe construite de base. C’est un espace à conquérir plus tard, en fonction des besoins et envies de chacun.